mardi, 12 juin 2007

FLORES LA FEROCE !





Quand les temples somptueux et denteles de sculptures nous impressionnaient et que les rizieres nous chantaient quotidiennement des melodies romantiques, Flores nous appelait deja. Non pas pour les memes raisons. Tout au contraire, pour sa beaute narree par plusieurs touristes rencontres lors de nos differents periples et qui nous dit de partir a sa decouverte avant qu'elle devienne, elle aussi une ile tres touristique.

Alors depart ! billet d'avions achetes a Ubud , retour sur Denpasar (la capitalede Bali) pour le decolage et arrivee parfaite a l'extremite ouest de l'ile. Labuanbajo n'est qu'un petit village de pecheur et le point de depart pour les multiples iles paradisiques des Komodos. Aussi connues pour son dragon (varant geant !) que pour ses plongees avec les raies mentas. Mais nous ne sommes pas tres interesses de voir un lezard geant et les plongees, certes tres tentantes, on en avait fait pas mal en Nouvelle-Caledonie et du coup, depart pour le centre de l'ile.



Une personne normale qui prend un bus peut esperer un siege..... mais voila, Flores nous decouvre ses premieres dents. 200 km en bus en 10 h sur l'unique route de l'ile la chaotique Transflores (pas toujours goudronnee, et en tres, mais tres mauvais etat). Que des lacets. Imaginez la croisette (au Saleve) et multipliez cela par le nombre de kms a faire. Bref un circuit grand huit geant et des falaises pas trop sympathiques. Mais une fois de plus, il y a un bon cote. L'ile etant super "decoupee", les paysages sont en consequences et leur beaute n'a d'egale que la difficulte d'y acceder. Imaginez des volcans verdoyants et fumants, des rizieres aussi belles qu'a Bali, une vegetation dense et tropicale en vallee puis temperre sur les cols.... Que du bonheur pour les yeux.










Mais revenons a notre siege ! oui nous sommes montes a 6 h. du matin dans ce bus et nous etions presque les premiers. Mais nous n'avions pas prevu de faire 3 fois le tour de Labuanbajo pour recuper des autres passages. Et il n'etait pas non plus prevu de s'assoir sur un bout de banquette pendant 10 h. avec du poisson seche ! Resultat, on a senti le poisson pendant 2 jours et Cedric a toujours la fesse gauche endormie....

Mais cela nous a permi d'arriver en montagne, a Bajawa. Petite ville tout a fait charmante. Marche super colore ou se melent les odeurs de tabac, cafe grille et cacao. Ou vous pouvez compter une 15aine de sortes d'epinard de toutes les tailles. Ou les chalands prennent une attention toute particuliere a faire des petits lots de leurs legumes et fruit en pyramide, carre, etc.... Bref un marche de montagne particulierement soigne.

Apres une nuit de repos bien meritee, nous sommes partis avec un guide dans des villages Ngada. Et l'experience est devenue particulierement riche. Nous sommes arrives dans un village de montagne ou il y a 2 ou 3 fois des touristes qui passent par annee...... inutile de vous dire que les enfants nous ont sautes dessus. Mais le plus important c'est que nous avons pu echanger un petit peu avec eux en buvant le cafe (moulu et directement dans le verre comme a la turc), manger le mais bouilli et profiter de voir comment ils construisaient leur maison (maintenant avec les fondations en beton... ). Experience et contact tres intenses, tout en sourires et en discussion maladroites.









Apres ce premier village du nom de Beha, nous sommes alles au village plus touristique de Bena. Mais etrangement, il n'y avait pas de touristes et tres peu de gens. Cela ressemblait un peu a une reconstitution d'un musee en plein air. Mais petit a petit les gens etaient identifiables sous les porches de leurs maisons magnifiques en bois et paille. Le tissage d'ikat (tissu tresses) est leur principale activite apres le travail aux champs. Village donc tres paisible et particulierment beau. Le guide nous dit qu'il semblerait que des vestiges de plus de 8000 ans ont ete retrouves sur place et que leures traditions etaient plus que millenaires. Nous y sommes restes 3 heures...... avons pris le temps de se reposer sous un porche, pris le temps de discuter avec le guide de croyances, de traditions, d'histoires fabuleuses et terribles. Avons eu le sentiment de "sentir" un peu le village et sommes repartis a notre hotel l'esprit un peu reveur.



Dans l'apres-midi, ce sont les sources chaudes en bordure d'un des innombrables volcans de l'ile. Nous avons adore barboter dans cette eau a 41 degres (pas trop longtemps, sinon tu tombes dans les pommes) et nous sommes debarrasses (temporairement) de notre crasse et de l'odeur, tenace de poissons...



Le lendemain, depart pour Ende, capitale sans grand interet a part son marche. Mais on et restes la deux jours pour reposer nos petites fesses fragiles et acheter un billet d'avion de retour sur Bali. On avait decide de se rendre a Maumere pour prendre l'avion, c'est une ville qui se situe a l'autre bout de Flores, comme ca on aurait pas besoin de rebrousser chemin jusqu'a Labuanbajo. Manque de bol, la seule compagnie qui vole depuis Flores, Merpati, a plus que mauvaise reputation: avions en bout de course et surtout annulations plus que frequentes du genre tu restes coince pendant 3 jours en attendant que l'avion se remplisse. Et comme personne ne veut prendre Merpati, eh bien, l'avion ne se remplit pas. C'est simple: les Indonesiens rigolent quand tu leur dis que tu as un vol de chez Merpati. Il a fallu donc se resoudre a prendre un billet depuis Labuanbajo qui est desservie par Transnusa, qui est beaucoup plus fiable, parce qu'on a pas des masses de temps.

Mais avant, direction le charmant bled de Moni qui se situe au pied du Mont Kelimutu un volcan pourvu de 3 lacs qui changent de couleur regulierement, ze attraction de Flores. On a donc repris notre bus local avec poules et grand-maman sur les genoux et on est arrivee dans le village avec la pluie...qui a dure 24 heures. Une pluie comme on en avait jamais vue, qui s'abat sur la montagne comme une barre de fer, et qui redouble de violence alors que tu croyais que non, c'est pas possible, ca peut pas etre pire. Le losmen ou on etait a meme ete un peu innonde, vu qu'on etait en bas de la colline. Du coup, le mont Kelimutu, nada, ca valait meme pas la peine d'y penser. On est repartis depites de Moni mais avec deux belges qui se trouvaient la avec une voiture et qui oh, miracle, retournaient sur Labuanbajo comme nous. On a partage la voiture et on s'est echappe vers le soleil, loin de ce trou, ou l'ambiance n'etait pas particulierement agreable non plus, quand il nous a fallu discuter avec 33 intermediaires avant de resoudre la question de notre depart. Bref on etait contents de partir et oh, que de luxe une voiture, 5 passagers seulement dedant! On a pu egalement constater sur la route de quoi ces pluies sont capables, arbres arraches, glissements de terrain, chaussee defonce innondee, mais on ne sait pas par quel miracle toujours praticable. Il faut encore preciser, qu'en ce moment ce n'est pas la saison des pluies a Flores et que ce genre de pluie est plutot inhabituel a cette periode de l'annee...cherchez le dereglement climatique.

Apres 2 jours de route nous etions a Labuanbajo et avons pris nos quartiers sur une colline surplombant la mer, ouf. Le lendemain, le vol n'a eu que deux heure et demi de retard, easy... De retour sur Bali, on a passe une nuit a Kuta, aux rues bordees de boutiques Gucci-Prada-Hugo Boss-McDo pour hypnotiser les touristes (ouh, Babylone!), parce que c'est proche de l'aeroport. Apres Flores, c'est la crise d'angoisse assuree...

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