mardi, 25 décembre 2007

PALMES AND CHRISTMAS !

Salut vous tous qui parcourez ce petit blog depuis presque 11 mois. On arrive a la fin de cette annee 2007 et du coup, les voeux et les bonnes pensees s'imposent. On est loin depuis plusieurs mois, mais vous etes toujours avec nous, quelque part !

On a vu plein de pays differents et lointains, mais on se rejouit de retrouver le lac et notre petite Suisse, en tout cas Geneve (dit Aline). Par contre, on ne veux pas de froid, alors si quelqu'un pouvait faire quelque chose avant qu'on rentre, se serait pas mal !


On a la chance d'etre a nouveau a Koh Tao en Thailande, sous les palmes et de boire des cocktails, de manger des poissons sur la plage et de feter Noel au chaud, toujours sur la plage avec des creatures improbables, on a vraiment envie aussi de partager un bonne bouteille de vin avec nos amis et nos proches. On essaye de profiter encore a fond de cet endroit paradisiaque, mais vous etes deja tout les jours dans nos tetes et dans nos paroles.





On s'est paye 2 plongees sous-marines pour Noel et on a vu pleins de "christmas tree" : ce sont de petits sapins de toute les couleures d'environ 3 a 4 centimetres qui sortent des coraux et rentrent d'un seul coup dans leur trou quand vous approchez d'un peu trop pres. Il y en a des miliers et on vous les dedie.


Comme on a pas de photo de ces creatures sous-marines, on vous mets quand meme un vrai sapin, mais bon un thai quand meme...

Voila, on vous envoie donc nos meilleurs voeux ensables de la plage pour Noel et un HAPPY NEW YEAR en avance. Profitez ! Profitez et profitez !









bisous a vous tous !





mardi, 11 décembre 2007

LAOS II : DUSTY BUT HAPPY




















Alors voila, apres avoir tranquillement rejoint la frontiere lao au bord du Mekong, on a choisi de paresser une semaine a Nong Khai, une petite ville pepere du nord-est de la Thailande, avant d'emprunter le pont lao-thai "de l'Amitie" et de nous retrouver a nouveau a Vientiane, Laos. Le but etant de refaire nos visas pour la Thailande, on avait quelques jours devant nous et on en a profite pour reprendre nos bonnes vielles habitudes au bord du Mekong : poisson grille farci a la citronnelle, salade de papaye (ca arrache un max), sticky rice, coconut et beerlao, avec en prime la compagnie d'un fort sympathique kayakiste francais. On en a profite egalement pour se faire masser par les masseurs (eh oui, des garcons!) les plus doues de toute l'Asie dans une cahute en bois aux abords d'un monastere. Leur sauna aux herbes est aussi fabuleux, il vous purifie jusqu'a la moelle.


Et puis bon, meme si nous avancons de plus en plus a l'allure des tortues, on s'est dit, puisqu'on est au Laos, autant en profiter pour descendre un peu plus au sud, a Tha Kaek, une petite ville peu touristique ou on s'etait deja arrete en juillet (ou bien etait-ce en aout?). Bref, ici, le truc c'est d'aller voir les grottes et formations carstiques - un genre de roche noire tres "baie d'Ha Long" - qui fleurissent parmis les rizieres jaunes, car c'est maintenant la saison seche. A notre premiere visite, il pleuvait des hallebardes et nous n'avions pas le courage de faire de la moto sur des routes transformees en champs de boue - pourtant certains l'ont fait et ils en sont tres contents...









Mais maintenant il fait beau et chaud et sec alors hier on a enfourche notre mopette et trace a la folle vitesse de 40km heure a travers les etendues sauvages de la province de Khammuan, ou chasse le retoutable buffle d'eau et ou niche le papillon geant (eh oui, c'est la saison des amours). La region, bien que seche, conserve son charme bien asiatique avec ses rizieres bien entretenues, ses reliefs puissants et ses villageois qui rigolent devant ces curieux falangs qui crevent systematiquement un pneu devant leur echoppe (mais pas nous!). Les grottes sont souvent des sanctuaires bouddhistes, donc respect, merci de vous dechausser avant d'entrer. Les enfants sont les enfants, ce sont eux qui vous guident a ravers la foret pour denicher l'entree alternative des grottes, parce qu'evidemment on arrive jamais du bon cote... On pic-nique au bord de la riviere, on mange encore un peu de poussiere sur la route en travaux jusqu'a un temple qui tutoie le Mekong indolent, et on se ramene tranquillement a la maison pour partager avec d'autres suisses (chose rare) un apero cordial et des fantasmes de fondue... Car oui, notre cher pays commencerait-il a nous manquer? Pas vraiment, a vrai dire, ce sont plutot ceux qui y vivent et que nous connaissons, ceux qui nous sont chers et que nous nous rejouissons de retrouver dans un peu plus d'un mois.


















Aujourd'hui sur la terrasse de notre guesthouse ils ont installe un sapin de Noel, tout decore, vision etrange, mais ca ne vaut pas la peine d'en faire une photo, on prefere se remplir encore les yeux du Laos ou la vie - pas toujours facile, on ne va pas se voiler la face - s'ecoule neamoins au rythme du plus beau fleuve qu'on ait rencontre durant notre voyage. Pour nous le Mekong, c'est le reflet des sourires des gens de l'Asie, une beaute calme et puissante. On est toujours sous le charme, decidement.

lundi, 26 novembre 2007

LOY KRATONG FOREVER

A Sukhothai, dans les plaines centrales de la Thailande, on est restes quelques jours le temps de feter Loy Kratong, le festival de la lumiere et des lanternes qui a lieu chaque annee au mois de novembre pour feter la fin de la saison des pluies.






On a pas ete decus, parce que les thais quand ils se mettent a vouloir embellir quelque chose, ne font pas les choses a moitie. Sukhotai est connue pour etre une ancienne capitale du Siam, elle abrite donc de beaux temples du 12-13e siecles en bon etat de conservation dans un parc de plusieurs hectares. C'est la qu'avait lieu la fete qui a commence jeudi dernier pour se terminer samedi, jour de la pleine lune. Nous avons assiste a la premiere soiree de ce grand marathon festif avec emerveillement. Les temples de pierre ainsi que tout le parc etaient eclaires de dizaines de milliers de petites lampes qui donnaient au lieu une athmosphere magique. Des groupes de musique, de theatre et de danse se produisaient un peu partout. Un marche enorme avait ete deploye et des centaines de stands de nourriture s'etendaient a l'infini...Pour ce qui est de la bouffe, les thais ne connaissent pas de limites.




Aline qui n'est pas specialement une adepte des spectacles son et lumieres a ete scotchee. Il faut dire qu'ils savent y faire, pour vous faire rever: les lanternes de papier de riz s'envolent au clair de lune (feerique), les lueurs se refletent sur les differents plans d'eau du domaine, les temples prennent dans l'obscurite et la lumiere changeante un nouvelle vie de conte, vous finissez par aimer la musique traditionnelle, vous admirez les danseuses (des centaines) gracieuses en degustant des beignets de poulet au piment et sesame... et puis les feux d'artifices impressionnents de precision, les barges royales glissent doucement sur l'eau alors qu'on y vient deposer son kratong.
Car c'est ca tout l'objet de la fete, le kratong, ce petit panier de feuilles de bananier et de fleurs, et d'autres materiaux non identifiables, realise avec minutie et qu'on depose au fil de l'eau pour attirer la chance et le bonheur. Ils y en a des milliers qui flottent, des tout petits en forme de lotus ou de bateau et des gros en forme de gateau de mariage tres kitsch, mais qui ont beaucoup de succes. Bref a la pleine lune, prend ton kratong et va a la riviere! Joli non?




Mais on a pas que fete Kratong a Sukhothai, on l'a aussi fete a Phistanulok, une ville voisine de la premiere mais sans les ruines et donc moins touristique. Samedi, pleine lune on a eu droit a un Loy Kratong purement thai, tres festif, tres accueillant (tres culinaire aussi) et tout aussi emerveillant, parce que les animaux colores et les lanternes qui s'envolent, ca rate pas, tu perds 20 ans. Une grand foule se baladait avec nonchalance le long des stands (de bouffe! mais y'a aussi des stands hello kitty) apres les defiles d'absolument toutes les associations de la ville, et de certainements toutes les ecoles - de magnifiques chars tres tarte-a-la-creme - les reines de beaute brillaient et les jeunes musiciens de la ville se mesuraient les uns aux autres sur une petite scene avec des riffs plutot metal et des coupes de cheveux tres etudiees...Loy Kratong c'est pour tout le monde!












Une soiree thaie, une fete thaie et quelques farangs comme nous perdus dans la foule... on etait bien tandis que les kratongs derivaient devant nos yeux emus et contents.

vendredi, 16 novembre 2007

AYUTHAYA, TEMPLES ET TRALALA !













Salut vous tous,

Nous voila a Ayuthaya depuis 3 jours et apres Bangkok que nous avions deja trouve sympathique et "propre", on a l'impression de se balader dans des rues super clean. La faute a l'Inde !

Et puis on se balade ici en velo au travers et autour de temples magnifiques en briques rouges. Le site ressemble un peu a Chiang Mai sauf que les temples sont moins recents (1350 environ) et du coup cela nous donne encore une petite nostalgie d'Angkor. Bon on va pas continuer a faire des comparaisons de trucs qu'on a deja vu, ca lasserai.








On voulait juste vous dire que nous avons tres vite pris nos marques en Thailande et que nous avons l'impression d'etre comme des poissons dans l'eau. La prochaine etape sera certainement Phistanulok dans 2 jours (plus au nord) et apres 10 jours au nord, on va essayer de repartir un peu pour le Laos. On a prevu environ 2 semaines et ensuite retour a nouveau pour la Thailande et ses "beaches and sun" a Koh Tao.

Bref, que du bonheur, on a de nouveau l'impression d'etre en vacances.... et on en profite 3 fois plus que les autres fois.


Un petit message d'info pour notre retour

nous rentrons le lundi 14 janvier a 10h.10 avec le vol Finnair.
Youhouhououououu!




On vous embrasse et a bientot. Ah oui j'oubliais, Ici il fait beau, chaud (31 degres) et le cocktail est a 3 francs suisse ! Atchao les cocos.

mercredi, 7 novembre 2007

MCLEOD SE BAT POUR LE TIBET

Voila que nous sommes en Thailande depuis hier et il nous parait important de vous parler de MCLEOD GANJ, en Inde.








Dans cette ville agreable du Nord de l'Inde, toujours en Himachal Pradesh a la lisiere de l'Himalaya, on a essaye de se reposer et on a refait le monde avant de quitter le pays. C'est surtout l'endroit ou le gouvernement tibetain, represente par sa Saintete le Dalai Lama, se bat pour ses droits et pour une reconnaissance du Tibet comme etat independant de la Chine qui l'a "annexee". On ne va pas vous faire un chapitre historique sur la question, il y a tous les sites que vous voulez a ce sujet, il suffit de taper "tibet" sur google..... D'ailleurs on l'a vue, Sa Saintete, un quart de seconde, il rentrait chez lui, il avait l'air tres souriant derriere ses lunettes. Toute la ville s'etait mise sur son 31 et l'ambiance etait assez particuliere, tres zen, tranquille, un accueil tout en douceur.

Nous sommes restes 2 semaines dans ce lieu haut en couleurs tibetaines. Nous avons pu rapidemment etre etonnes du nombre de tibetains d'abord (1 million de refugies en Inde, mais quelques milliers a McLeod) et surtout sur le fait que leur situation ne s'ameliore vraiment pas depuis cette attaque chinoise. Certains pourront se dire que c'est bien loin de chez nous et qu'il y a pleins d'endroits a "sauver" dans le monde, et ils auraient raison. Mais nous on veut juste vous dire ce que NOUS avons vu et meme si les tibetains s'entraident et ont une condition de vie bien meilleures que chez eux au Tibet, ce peuple merite quelques minutes d'attention.

Tout d'abord leur generosite et leur gentillesse te fait penetrer dans leur monde tres facilement. Ensuite la beaute de leur culture, independamment de la religion, te fait decouvrir un peuple millenaire et d'une simplicite a te faire oublier ton dernier Ipod!

Encore, leur sourire et leur positivite te deconcertent au fur et a mesure que tu lis les journeaux tibetains qui retracent les arrestations, molestations, abus de pouvoir, jugements sans preavis et tortures en tout genres, etc....

Voila, on aurait peu se sentir tristes a cause de leur condition miserable et non, on a senti un positivite impressionnant et une fierte a te remettre debout alors, qu'a leur place, tu te serais deja couche.

Alors pour toutes les personnes qui sont interessees a ouvrir un peu leur fenetre sur un monde magnifique et pour toutes les personnes qui desirent aider ce peuple, qui vous le rendra bien, voici quelques adresses de sites qui vous dirigeront directement sur ce monde sans passer par une ONG ou representation occidentale d'aide truc machin chose. La, vous etes dans le vif du sujet et vous contacterez les Tibetains eux-memes, en direct !





CENTRAL TIBETAIN ADMINISTRATION, base a Dharamshala, Inde


THE TIBET MUSEUM DESK, pour avoir des archives et des documents sur l'histoire du Tibet


LA TV TIBETAINE ! (avec des docus et des infos a telecharger)


OFFICE OF TIBET

www.tibetoffice.org/en/ office du Tibet a New York

http://www.tibet.com/ office du Tibet a Londres

Voila encore un site pour ceux qui ressentent le besoin d'aller un peu plus loin dans leur relation avec les tibetains :

Association qui rassemble les nombreuses demande de volontariat et qui vous aidera a comprendre comment aider.


Nous vous donnons encore le site important de l'organisation des femmes tibetaines
pour info et contact direct avec la Sponsorship officer : sponsortwa@gmail.org

Ce site est gere par desTibetaines pour parrainer des enfants mais aussi des etudiants et des personnes agees. Le systeme est super bien organise, vous choisissez un dossier avec eux (si vous ne voulez pas choisir, on vous l'attribue) et vous donnez une sommes d'argent une a deux fois par annee. Ensuite, L'association se charge de donner tous les mois une petite partie de la somme afin d'aider les personnes en difficultes financieres. Vous donnez ce que vous desirez mais pour info une personne agee ou un enfant de moins de 14 ans a besoin d'environ CHF 40.-- a CHF 50.--par mois ; pour un etudiant qui cherche des fonds pour l'universite ca passe a CHF 120.-- environ par mois (cours oblige).

Ce ne sont que des exemples, si vous voulez donner CHF 10.-- par mois, vous faite comme vous voulez. On a passe 2 a 3 heures avec eux pour comprendre vraiment comment c'etait gere et on peut vous dire qu'elles sont super professionnelles. Il faut aussi assimiler qu'il y a une taxe de 10 % sur la somme que vous donnerez qui sera pour leur propre fonctionnement.

Voila, si il y a des gens qui veulent des details et en parler avec nous, on est ouvert et on vous attend !

Encore juste une speciale dedicace au TEAM TIBET qui va participer" au jeux olympiques 2008 en Chine http://www.supportteamtibet.org/







On espere que vous ressentirez les memes choses que nous pour ce peuple magnifique et on vous embrasse de Thailande, ou nous sommes a nouveau heureux comme des poissons dans l'eau qu'est l'Asie du Sud-Est.

samedi, 3 novembre 2007

INDE : DEUX REGARDS



Voila voila, on n'est pas supers contents mais bon, on quitte l'Inde aujourd'hui... On retourne en Thailande, ou la vie est plus simple pour nous. Dommage, mille fois dommage, c'est clair, mais il ne nous etait plus possible de rester dans ce pays, pour differentes raisons que nous avions envie d'expliquer ici. Un pays, donc, et nos deux regards pour deux experiences uniques et marquantes. L'Inde, eh oui, c'est po facile...

BISOUNOURS ATTITUDE

L’Inde n’est pas tendre avec les voyageurs, c’est une chose que je savais avant d’arriver ici il y a deux mois, pour y etre allee une premiere fois il y a quatre ans. Je savais qu’elle vous attrape la quand et ou vous ne vous n’y attendez pas, qu'elle vous secoue comme un prunier.

Il y a les difficultes que je pensais pouvoir gerer pour les avoir connues avant, auxquelles je pensais pouvoir m’habituer. Mais l'Inde, c'est comme un oignon. Et quand on commence a le peler, eh ben, ca pique vachement. Parce qu'il faut se dire qu'en deux mois on a le temps d'enlever quelques couches. Les grands classiques d'abord. Misere en-direct-live-pan-dans-la-tete, on connait, merci, mais ca reste toujours quelque part, ces petites images d'horreur surrealiste et de misere devorante, litteralement: les mains d'abord, le visage ensuite. Pollution : Calcutta, Calcutta, Calcutta, comme dans un bocal. Les conditions sanitaires hautes en couleurs et en parfums a vous retourner les entrailles sur le trottoir. La route - attention un glissment de terrain! un chauffeur de bus ivre! des vieillards qui cassent des pierres sur le bord d'un precipice! - qui vous brise le corps, des heures durant. Les sollicitations perpetuelles, les arnaques, les pieges de toutes sortes : on a des yeux partout pour denicher la tuile, on prend soin de l'autre, on prend peu de repit. On surveille sa paranoia galopante.

Oui, ca on peut gerer, oui, enfin, je crois. Et puis, mesdames et mesdemoiselles, il y a les hommes, qui balancent leurs regards sur vous comme des tomates au spectacle. On se sent nue, agressee, parfois humiliee aussi par leurs telephones portables qui vous capturent en douce, par cette perpetuelle frustration qui transpire de leurs yeux, de leurs sourires. Femmes indiennes, qui subissez en sous-marin les agressions quotidiennes, du mari, du voisin, du chauffeur de taxi - silence, elles l'ont bien cherche non? - je vous plains et espere qu'un jour c'est un autre rapport qui regira les relations entre homme et femmes dans ce pays. Ca, on gere encore? Oui, non? On commence a avoir une grosse boule dans l'estomac.

Et puis il y a la couche de la violence, que l'on experimente d'abord soi-meme. Pour acheter un billet de train ou pour monter dans un bus, on se bat, souvent, physiquement. Sinon, on ne va nulle part, reellement. Et quand on a experimente ca, on a une toute petite minuscule fenetre ouverte sur la violence de l'Inde, sur la brutalite des rapports entre les gens, sur le systeme ahurissant des castes qui fait que les nantis ont bien raison de mepriser les pauvres. Et que les pauvres n'ont qu'a la fermer. Apres huit moi de route, on a bien eu le temps de s'ouvrir les yeux et d'etre pares pour recevoir cette violence en pleine figure. Mauvais calcul?

C'est trop pour moi. L'oigon explose et moi je pleure. Deux mois, c'est bien suffisant pour me laminer la tete. Je suis la, Bisounours errant, dans un autre univers que je ne comprends pas, decidement pas a ma place, et rien n'aurait pu m'y preparer, meme le voyage, alors il faut partir mais ... il faudra encore frotter cette sensibilite exacerbee aux epines de l'Inde. Bisounours n'en n'a pas fini avec elle.

"Je reviendrai, declare le Bisounours en levant un poing rageur, oui, je reviendrai!"

Alinours


MA PART DU REGARD


L'Inde est magnifique, mais ! L'Inde est eblouissante, mais ! L'Inde ahhh l'Inde ! Voila que cela fait trois fois que je viens dans ce pays et je persiste, elle est EBLOUISSANTE. Cependant, dans cette eblouissement de paysages, d'arts, et de cultures, la lumiere se tamise petit a petit par mon experience de 9 mois de voyage.

En effet, pour partir et supporter le changement, tu dois t'ouvrir, degrafer d'un coup pour certains et doucement pour d'autre, la carapace de tes perceptions. Rien de bien nouveau mais l'ouverture fragilise d'abord, avant de donner toute sa puissance. Et petit a petit, pays apres pays, tu te rends comptes que tu ne supportes plus certaines choses. Tu es evidement etonne car tu pensais que tu te renforcerais par l'habitude, mais que neni. Tu continues a t'ouvrir car tu aimes les gens, tu aimes decouvrir de nouvelles vies, de nouveaux comportements, de nouveaux paysages, de nouvelles cuisines, de nouvelles experiences. Oui tu aimes cela ! Mais voila, une fois de plus l'Inde se tamise et tu recois un coup de genou exactement ou tu ne t'y attendait pas.

D'abord, les paysages que nous avons eu la chance de voir ont ete une experience unique. La nature presque a l'etat pur dans les montagnes et la beautes des gens qui arrivent vivre AVEC elle et non d'elle, te facinent. La difficultes de ces regions reculees te poussent a respecter la nature car sinon, c'est simple : tu meurs ! Mais ces gens ont choisi d'y vivre malgre la rudesse du climat et cela ma sincerement impressionne et touche.

Ensuite, et malheureusement rapidemment, comme tu arrives a etre attentif a ce qui t'entoure, tu vois des choses qui ne te plaisent pas. Les regards des Indiens sur toi ne sont pas trop durs encore, mais sur Aline......., tu te sens alors le besoin de proteger. Meme si ce role peut paraitre plaisant et un peu flatteur, tu arrives au point de te battre avec quelqu'un pour cette attaque visuelle continuelle. On pourrait penser que cela est l'Inde et qu'il faut s'habituer, mais cela est strictement interdit pour un Indien de regarder dans les yeux une femme de son pays, y compris des castes inferieures ! Alors quoi faire, te mettre sur la gueule de celui qui n'aura pas compris que c'est une atteinte a ta personne ? Moi, je dis non ! Je ne suis pas la pour vivre cela. Je ne suis pas la non plus pour perdre toute mon energie a me battre contre un grand nombre et pour finir, ne plus distinguer la personne qui sort du lot. Car je ne la vois plus, celle qui sort du lot. Celle qui te donne et ne te prends pas, celle qui partage et qui te sourit un instant et le monde est alors bon. Je ne la vois plus et je suis triste.

Oui, je suis dans des sentiments basiques et peut-etre niais. Mais je m'en fous. J'aime voyager pour apprendre. Et la, j'ai appris sur moi !

J'ai appris que l'Inde est trop tamisee pour moi, maintenant, apres 9 mois. J'ai appris que ma faiblesse ne supporte plus les mensonges continuels, les regards de poisson quand le mec de l'hotel essaye de te rouler de 100 roupies apres avoir justement prie son dieu ! La religion est devenu une mascarade pour la plupart des Indiens. Ils ne comprennent pas non plus les filles a moities a poil (indiennes maintenant) sur MTV et cette publicite occidentalisee qui leur font rever de pays et de materiels plus beaux. Leur systeme de caste, incompatible avec la progression personnelle, fait que seule la classe moyenne profite de l'expansion de la richesse economique en Inde. Ils ne comprennent pas que leur quotidien depend d'eux et pas du Karma. Ils ne comprennent pas le principe d'entre-aide et rouleront litteralement sur un intouchable, mais eviteront le chien ! Ils n'ont aucune notion d'environnement et ne s'y interressent pas. Ils ne comprenne pas leur Avenir ! Cela va trop vite !

Voila, la lumiere se tamise encore mais elle est perceptible.... Alors je pars.

Je vais me ressourcer ailleurs. Je pars avant que le faisceau lumineux ne disparraisse. Je reviendrais, plus fort, plus enclin a me battre et pret a mieux affronter l'Inde d'aujourd'hui. Je garde cette lumiere en moi, pronfonde, dans mes entrailles les plus intimes. Le temps fera son travail et, comme a chaque fois, ouvrira la focale a son maximum pour m'attirer telle un insecte saoul et ebloui.

Cedric

PADASAMBAVA ET LE PALAIS DU RAJ

Apres nos aventures hymalaiennes nous avons fait un petit detour par des regions moins montagneuses et passe quelques jours a Mandi dans le palais du Raj. Cette petite ville tranquille, a dominante sikh est un carrefour commercial pour tout l'etat d'Himachal Pradesh. C'est un coin agreable, ou les mules remplacent les vaches dans les rues. Le palais du Raj - le nom de l'ancien gouverneur british - reconverti en hotel, nous a accueilli avec des chambres au confort qu'on avait pas connu en Inde. Et puis les temperatures plus clementes nous ont permis de profiter du jardin...ah le luxe.



Nous n'avons pas fait grand chose ici a part se ballader entre les mille temples sikhs de la ville et assiste a une procession hindouiste : une divinite demenageait dans la ville voisine de Kullu pour aller faire la fete.

















Et puis nous avons fait une petite excursion dans le village voisin de Rewalsar, lieu sacre du bouddhisme ou Padasambava un saint tres important a fait des miracles et, dit-on est apparu en levitation dans une fleur de lotus au dessus du lac qui borde le village, alors qu'il etait cense avoir peri dans les flammes pour avoir seduit la fille du roi... il est vrai que Padasambava est l'un des pionners du bouddhisme tantrique qui ne renie pas les plaisirs de l'amour...


Enfin, nous avons repris quelques forces grace a de delicieux poulets tandoori pour reprendre notre periple, toujours en bus local - avec enfants sur les genoux et voisins malades - pour nous rendre dans la ville de Dharamshala, et plus precisement a Mac Leod Ganj, qui accueille une grande communaute de refugies tibetains ainsi que la residence du Dalai Lama. Ici, la culture et l'art de vivre sereins des tibetains nous attendent.

mercredi, 17 octobre 2007

LA MARCHE DU YAK

Tabo est un village plante a 3000 m au fond de la vallee du Spiti, qui devient plus large a cet endroit. On ne sait pas vraiment pourquoi, mais il y a mille ans, un moine bouddhiste a decide de fonder ici un monastere que l'on peut toujours visiter. Apres la route fabuleuse pour arriver jusqu'ici, nous avons pose nos sacs dans une chambre accueillante de la guesthouse du monastere. Comme partout dans la region, il y a de l'eau chaude mais pas de chauffage, donc aglagla, mais on a pratique le technique de l'oignon ce qui nous a permis d'eviter la pneumonie.

A Tabo il faut aller voir le monastere, parce que c'est un des 3 plus importants du bouddhisme tibetain et parce que il s'en degage un atmosphere unique. Rien a voir avec la grandeur doree des temples bouddhistes thais, ici, la ligne est minimaliste, les constructions en terre seche qui constituent les differents temples sont autant de lignes simples et douces, de bosses, de stupas reduits a leur plus simple expression. Ici, l'architecture fait penser aux villages du desert de l'Afrique du nord. Couleur terre, le monastere est monochrome a l'exterieur, mais a l'interieur : 9 temples decores avec minutie de fresques representant les bouddhas, les bodisatvas, les demons et les deesses, des couleurs extremement bien conservees par l'obscurite des lieux - sans lampe de poche, rien a faire, mais nous on y avait pense, ehe! L'impression qui s'en degage est eblouissante, tant le monastere est simple dans sa forme exterieure et elabore dans ses fresques interieures. Un lieu magique.

A Tabo, ou on est restes deux nuit, on a pu egalement se familiariser avec les yaks et admirer la vallee, de haut, sans perdre cette impression d'etre arrives sur une nouvelle planete.

Et puis on a repris la route pour Kaza, la grande ville de la vallee du Spiti, qui doit faire a tout casser 1000 habitants. Une maison tibetaine pour guesthouse, un petit jardin, du soleil, on etait bien, surtout que la vallee, qui s'elargit encore et laisse a la riviere Spiti la fantaisie de se ramifier en plusieurs cours qui s'etalent sur le sable, est toujours aussi somptueuse. Par contre, des que le soleil disparait, c'est le grand nord, on est alors a 3600m d'altitude. Le souffle est court, un peu mal a la tete, mais pas d'autre signe du mal des montagnes, heureusement.


Tout proche de Kaza on a fait une petite escapade dans le monastere voisin de Ki Gompa perche comme un chateau cathare sur une eminence, avec une vue de folie. Les moines t'invitent pour un chai (the au lait) dans leur cuisine de bois noirci et te font visiter les lieux. Dans la partie la plus ancienne, une simple salle de 2m carres, un moine de 200 ans au moins fait tourner un enorme moulin a priere en essayant de te vendre un chappelet a 5000 roupies (150chf)...




Et puis c'est le grand depart pour Manali, une journee de route et deux cols - le Kunzum La a 4500m et le Rothang La a 3900 m. Pour cette route, le bus n'est pas recommande (entre 12 et 15 heures si tout va bien) alors, apres moultes complications et revirements de situation picaresques on parvient a grimper dans une jeep louee par un couple de Chiliens adorables, Pato et Ale. Sur la route, on fera aussi la connaissance de Morgane et Thibault et de leur petit Camille, tous des voyageurs au long cours avec lesquels nous partagerons avec plaisir un peu de notre voyage jusqu'a Manali.


La route est toujours aussi belle mais moins sableuse plus pierreuse alors que nous quittons la vallee du Spiti pour passer dans la vallee de la Chandra, avant d'attaquer le Kunzum La au panorama eblouissant. Nous nous trouvons alors dans le Lahaul et il n'y a plus de villages. Eau, terre pierre et neige, rien d'autre. Le bleu du ciel doit etre le premier bleu du monde.
Le Rothang La, par contre, ressemble a un parc d'attraction, avec ses shops, ses indiens qui chaussent les skis pour la photo, ses chevaux et ses yaks pour touristes, nous passons et atterrissons... dans le Jura.

Manali, de l'autre cote du col, est une petite ville situee une vallee boisee, douce et pluvieuse. Le coin est accueillant et les gens, a dominante nepalaise et tibetaine, aussi. On est bien, il fait un peu moins froid et on se repose, enfin. Ces dix jours dans les vallees du Kinnaur-Spiti-Lahaul ont ete eprouvants mais on croit pouvoir dire que la nature nous a sideres, avec tres peu de choses : un peu d'eau, un peu de terre et quelques yaks dans le desert...

mardi, 16 octobre 2007

KALPA ET LE DEBUT DE LA FIN DU MONDE


Depart donc pour Kalpa depuis Sangla. Ce qui veut dire : reprendre le fil qui suivait la montagne, mais cette fois pour descendre. Encore une fois, nous avons prie et ferme les yeux. Arrives sains et saufs en bas, mais a 3 km du point de depart du bus pour Kalpa, nous avons pris nos sacs et marche avec ce sentiment etrange des explorateurs qui decouvrent un nouveau monde, mais sans savoir ou ils vont vraiment.




De la, pas de probleme, nous avons pris un bus pour Kalpa. A nouveau la route qui suivait la riviere au fond de la vallee etait magnifique et nous decouvrions, petit a petit, les massifs monstrueux de l'Himalaya. Kalpa est aussi perche a 2900m d'altitude et nous avons retrouve la un petit village aussi beau et touchant que Sangla. La difference en etait le paysage environant : un arc de cercle de montagnes magestueuses et blanchies par les neiges eternelles, les coulees des glaciers qui descendent dans la vallee et qui jouent avec les derniers arbres de haute montagne et deja, de grandes langues de sable gris et beige qui descendent dans la vallee. Bref, un spectacle fige mais grandiose.



De Kalpa nous avons fait nos fameux papiers pour avoir l'autorisation de traverser les hauts plateaux du Lahaul et Spiti. Et cela ne nous a pris qu'une journee........




Et nous sommes partis. C'est bien la que l'aventure commencait. Meme si nous avions eu auparavant des petits extrait de la beaute himalayenne, nous ne pouvions nous douter de ce qui allait arriver. La premiere heure de bus nous glissa le long de la vallee, l'eau turquoise et laiteuse suivait la route et nous suivions la riviere. Apres ces kilometres, la vegetation avait disparu, plus d'herbe, plus d'arbres, plus de buissons, plus de vert ! Mais des roches blanches, des ardoises noires, du granit gris et du sable beige se melangaient difficilement comme de la pate a modeler et dessinaient la montagne. L'eau en bas creusait les rochers tombes bien avant notre passage et cela creait de magnifiques sculptures aux courbes douces que l'eau sait si bien faire.




Du fond la vallee, nous avons subitement grimpe le long d'une falaise de roche pour nous trouver a plus de 1000m de ce point d'eau rassurant. Les courbes de la route etaient creusees dans la montagne et suivaient parfois des chemins moins rassurants. La route etait un peu comme quand vous regardez un filet d'eau descendre sur une vitre, son chemin n'est pas direct, mais prend parfois des directions aleatoires que vous ne comprenez pas mais qui dessinent un chemin ou la droite n'existe pas. Donc encore des frayeurs et un peu de transpiration malgre le froid.




Du haut de la montagne, vous suivez alors les differents massifs, pas de neige, pas de vegegation, seulement des vallees de rocaille creusees par l'eau. Vous traversez de petits villages, sortes d'oasis au milieu de ce desert aride des hauts sommets ou le vert des plantations vous rassure le temps de les quitter a nouveau. Vous prenez des photos, vous imaginez que vous pourrez capturer cette grandeur. Mais non, impossible ! La grandeur et la beaute de cette vallee ne pourront pas rentrer dans un appareil. C'est trop grand, il y a trop de details, trop de montagnes, trops de pics et trops de courbes. Il y a vraiment un sentiment profond d'etre sur une autre planete.



Apres quelques heures de vertige, la route nous transporta a nouveau pres de la riviere au fond de la vallee. Ici, les pommiers sont legions, en dehors des garnisons militaires que la Chine, toutes proches, impose.

Et puis vous arrivez dans la vallee du Spiti. Vous etes bien au fond de la vallee mais a plus de 2500m d'altitude. La gorge etriquee de la riviere s'ouvre a vous comme si elle avait decide de vous donner plus d'air, alors que l'altitude vous en donne moins. Tout ici n'est que sable et montagne. L'aridite du sol est telle que seules les terrasses permettent de grapiller un peu d'eau de la riviere. Le beige est dominant. Mais tout les beiges sont la, les pales des sables, les flamboyants des faces montagneuses et les presque rouges des sommets abruptes encore secs de la neige qui arrive.





Vous ouvrez la bouche pour respirer cet air froid et piquant. L'humidite ambiante est a moins de 10 % ! Vous devez boire beaucoup pour ne pas vous dessecher. Mais vous restez la bouche ouverte a cause de toute la beaute qui s'offre a vous. Vous ne pouvez pas croire que des gens vivent ici. Nous etions la, au milieu de ces pics et ces massifs, au milieu de cette plaine de sable, au bord de cette riviere toujours turquoise mais transparente comme la glace. Nous etions la, en admiration devant ce spectacle qui n'en finissait pas.

Nous sommes arrives a Tabo, petit village oasis pour nous reposer apres ces 10h. de bus. La tete pleine de courbes et sable !

HIMACHAL PRADESH ou LES MONTAGNES HIMALAYENNES








Apres Chandigarh, nous avons pris un petit train (toy train) pour Shimla. Ce petit jouet pour adulte devait nous faire grimper de la plaine du Punjab jusqu'a 2000 m. d'altitude en 6 heures. Evidemment ce ne sont que des heures theoriques car la realite nous a fait rester assis 9 heures ! Mais cela nous a permis deja de prendre l'ambiance des montagnes en suivant les premieres cretes de l'Himalaya.

Tant du cote du Sikkim vous avez de grandes montagnes qui partent du fond de la vallee jusqu'aux sommets enneiges, tant en H-P, les montagnes grandissent regulierement depuis une plaine jusqu'au fin fond des massifs himalayens.

Arrives a Shimla, le soleil etait toujours de la partie et nous y sommes restes 3 nuits. Avons profite de batiments anglais en pierre grise de granite et de cette ambiance british a l'ancienne ou le the de 5h. n'est pas a louper.

La, nous avons profite d'organiser notre periple dans les valles eloignees du Lahaul et Spiti. Celles-ci sont si reculees dans les montagnes que cela en fait les regions les moins peuplees de la planete.... Mais du coup il fallait savoir si les differents cols etaient franchissables (jeep ou bus, je vous rassure, mais cela ne me rassurait pas, moi, voyant l'etat des bus....) et si nous pouvions obtenir les permis necessaires pour cette region, trop proche du Tibet pour etre visitee sans inscriptions dans 5 bureaux, 3 offices et 1 facture pas trop salee....

Mais etrangement, ca c'est tres bien passe et l'office du tourisme de Shimla nous a repondu tres clairement sur la maniere de faire et les "facilites". Donc depart de Shimla pour la region du Kinnaur.


9 heures de bus nous on fait parvenir jusqu'a Sarahan, magnifique petit village d'altitude ou un temple Hindou tres ancien et repute dominait la vallee du Kinnaur. Cette vallee, qui debute apres 3 heures de voyage de Shimla est deja d'une splendeur incroyable. Des forets de pins sur les hauts cols (2500 m environ) jusqu'aux cultures en terrasse dans la vallee en bas, vous etes transportes (ou secoues selon la route....) de haut en bas en traversant des paysages grandioses de roche et de sable qui se battent avec la vegetations encore presente. Bref, 9 heures longues mais belles.


De Sarahan ou nous ne sommes restes que 2 jours, nous sommes partis pour Sangla. La particularite de Sangla c'est que ce village se situe a 2600 m. d'altitude et que vous arrivez par le fond de la vallee. Donc pour ceux qui suivent..... une route des plus pittoresques et difficile que j'ai pu voir. La description en est simple : falaise de 600m a pic et route creusee ou "collee" a la falaise.... Evidemment, vous faites normalement votre priere avant ! Mais la, vous faites votre priere avant, pendant, et apres.... parce que vous etes bien arrives !

L'autre particularite de Sangla est que, quand vous etes en haut, une autre vallee s'ouvre a vous avec des montagnes tout autour a plus de 6000 m d'altitude. C'est un peu comme si vous deviez traverser un passage secret pour arriver dans un autre monde un peu mysterieux.

D'ailleurs le secret de Sangla c'est aussi ses plantations de pommiers, entourees de cannabis qui poussent commme de la mauvaise herbe. C'est un peu la "happy valley of Kinnaur". Mais nous sommes restes sages et les touristes qui ont essaye nous ont dit que ca ne vallait pas le coup.... peut-etre pour se garder le secret !



A Sangla, vous avez un magnifique village avec des maisons en pierre et en toit d'ardoise. Les temples sont tres sacres et souvent associes a la religion "Bon". Ancienne religion du Tibet et des environs, c'est elle qui a influence le bouddhisme tibetain pour en faire ce qu'il est aujourd'hui. Ces lieux sont si fortement charges en energie et en devotion qu'il n'est pas autorise de prendre de photos ni de toucher les murs ou les autels en bois.



Nous avons decouvert la une population encore tres traditionnelle et un autre village a 1\2 heure de marche. Les maisons etaient vraiment preservees de la modernite et nous avons flane dans les petites rues ou anes, moutons et vaches circulent librement en mangeant du cannabis. Difficile de quitter ce lieu magique, mais nous etions dans une course contre la neige, qui pouvait nous faire revenir sur nos pas (650 kms) si nous n'arrivions pas a passer certains cols. Alors apres 2 jours mais 1 seul nuit, nous sommes partis pour Kalpa.

CHANDIGARH ET LE SOLEIL







Apres 50 heures de voyage dont 27 a se battre avec les cafards du train et plusieurs autres, a la gare de Delhi, a se battre avec des indiens pour acheter un billet de train, on arrive enfin dans cette ville... d'Europe.



Pour la petite histoire Chandigarh a ete dessinee par l'archistecte Le Corbusier dans les annees 50 a la demande de Nerhu qui voulait en faire la premiere des cites modernes d'Inde. Force est de constater que Chandigarh est la seule en son genre en Inde encore aujourd'hui.

La ville est concue de maniere rationnelle, en secteurs qui sont separes par des routes a voie rapide. Les secteurs eux-memes ne disposent que de petites rues qui sont destinees a la ciculation lente et sont pourvus de grands espaces verts. Comme presque tous les batiments n'ont qu'un etage, on est dans la ville sans vraiment s'en rendre compte tant l'espace est ouvert et aere. Il y a egalement de grands parcs bien entretenus. Tout ca n'a rien a voir avec une ville indienne, la ville est calme, ouverte, peu polluee, on croit rever. On en avait voulu a l'epoque a Le Corbusier d'avoir dessine alors les plans d'une ville concue pour la circulation automobile alors qu'elle etait quasi inexistante. Aujourd'hui, on ne peut que constater l'esprit visionnaire de l'architecte, car la ville ne souffre pas d'embouteillages et beneficie du calme et de la verdure a l'interieur de chaque secteur.














Quelques batiments officiels valent le detour comme la Haute cour de justice et la Chambre des representants de la Ville, mais c'est ensuite une affaire de gout, le modernisme, ca ne plait pas a tout le monde. Aline a cependant bien apprecie l'ambiance d'un film de Tatie qui se degage de l'immense parvis (un tarmac!) devant la Haute cour, desert, habite seulement par quelques taxis indiens d'epoque et de gardes qui s'ennuient.




Et puis il y a un pendant a cette ville, le Rock Garden de Nek Chand, un monsieur qui a travaille a la construction de Chandigarh. Mais dans les annees 70, Nek Chand s'est dit que toutes ces lignes droites , ca n'allait pas alors il a cree un petit royaume de la fantaisie, a partir de materieux de recuperation (ceramique, verre, interrupteurs, morcaux de plastique...) et de pierres du coin. Il a cree un monde qui s'etend sur 2ha, avec des palais, des ponts, des rivieres, des tours, des maisons mais aussi des animaux, de gardes et des princesses et des creatures fantasmagoriques. Le Rock Garden, cree sur 30 ans, et toujours en evolution, est comme un reve, drole et absurde, mais vraiment attachant.













Ces quelques jours a Chandigarh nous ont rechauffes avant d'attaquer la montagne, du serieux, du solide, du froid, mais de l'eblouissant.