mardi, 16 octobre 2007

KALPA ET LE DEBUT DE LA FIN DU MONDE


Depart donc pour Kalpa depuis Sangla. Ce qui veut dire : reprendre le fil qui suivait la montagne, mais cette fois pour descendre. Encore une fois, nous avons prie et ferme les yeux. Arrives sains et saufs en bas, mais a 3 km du point de depart du bus pour Kalpa, nous avons pris nos sacs et marche avec ce sentiment etrange des explorateurs qui decouvrent un nouveau monde, mais sans savoir ou ils vont vraiment.




De la, pas de probleme, nous avons pris un bus pour Kalpa. A nouveau la route qui suivait la riviere au fond de la vallee etait magnifique et nous decouvrions, petit a petit, les massifs monstrueux de l'Himalaya. Kalpa est aussi perche a 2900m d'altitude et nous avons retrouve la un petit village aussi beau et touchant que Sangla. La difference en etait le paysage environant : un arc de cercle de montagnes magestueuses et blanchies par les neiges eternelles, les coulees des glaciers qui descendent dans la vallee et qui jouent avec les derniers arbres de haute montagne et deja, de grandes langues de sable gris et beige qui descendent dans la vallee. Bref, un spectacle fige mais grandiose.



De Kalpa nous avons fait nos fameux papiers pour avoir l'autorisation de traverser les hauts plateaux du Lahaul et Spiti. Et cela ne nous a pris qu'une journee........




Et nous sommes partis. C'est bien la que l'aventure commencait. Meme si nous avions eu auparavant des petits extrait de la beaute himalayenne, nous ne pouvions nous douter de ce qui allait arriver. La premiere heure de bus nous glissa le long de la vallee, l'eau turquoise et laiteuse suivait la route et nous suivions la riviere. Apres ces kilometres, la vegetation avait disparu, plus d'herbe, plus d'arbres, plus de buissons, plus de vert ! Mais des roches blanches, des ardoises noires, du granit gris et du sable beige se melangaient difficilement comme de la pate a modeler et dessinaient la montagne. L'eau en bas creusait les rochers tombes bien avant notre passage et cela creait de magnifiques sculptures aux courbes douces que l'eau sait si bien faire.




Du fond la vallee, nous avons subitement grimpe le long d'une falaise de roche pour nous trouver a plus de 1000m de ce point d'eau rassurant. Les courbes de la route etaient creusees dans la montagne et suivaient parfois des chemins moins rassurants. La route etait un peu comme quand vous regardez un filet d'eau descendre sur une vitre, son chemin n'est pas direct, mais prend parfois des directions aleatoires que vous ne comprenez pas mais qui dessinent un chemin ou la droite n'existe pas. Donc encore des frayeurs et un peu de transpiration malgre le froid.




Du haut de la montagne, vous suivez alors les differents massifs, pas de neige, pas de vegegation, seulement des vallees de rocaille creusees par l'eau. Vous traversez de petits villages, sortes d'oasis au milieu de ce desert aride des hauts sommets ou le vert des plantations vous rassure le temps de les quitter a nouveau. Vous prenez des photos, vous imaginez que vous pourrez capturer cette grandeur. Mais non, impossible ! La grandeur et la beaute de cette vallee ne pourront pas rentrer dans un appareil. C'est trop grand, il y a trop de details, trop de montagnes, trops de pics et trops de courbes. Il y a vraiment un sentiment profond d'etre sur une autre planete.



Apres quelques heures de vertige, la route nous transporta a nouveau pres de la riviere au fond de la vallee. Ici, les pommiers sont legions, en dehors des garnisons militaires que la Chine, toutes proches, impose.

Et puis vous arrivez dans la vallee du Spiti. Vous etes bien au fond de la vallee mais a plus de 2500m d'altitude. La gorge etriquee de la riviere s'ouvre a vous comme si elle avait decide de vous donner plus d'air, alors que l'altitude vous en donne moins. Tout ici n'est que sable et montagne. L'aridite du sol est telle que seules les terrasses permettent de grapiller un peu d'eau de la riviere. Le beige est dominant. Mais tout les beiges sont la, les pales des sables, les flamboyants des faces montagneuses et les presque rouges des sommets abruptes encore secs de la neige qui arrive.





Vous ouvrez la bouche pour respirer cet air froid et piquant. L'humidite ambiante est a moins de 10 % ! Vous devez boire beaucoup pour ne pas vous dessecher. Mais vous restez la bouche ouverte a cause de toute la beaute qui s'offre a vous. Vous ne pouvez pas croire que des gens vivent ici. Nous etions la, au milieu de ces pics et ces massifs, au milieu de cette plaine de sable, au bord de cette riviere toujours turquoise mais transparente comme la glace. Nous etions la, en admiration devant ce spectacle qui n'en finissait pas.

Nous sommes arrives a Tabo, petit village oasis pour nous reposer apres ces 10h. de bus. La tete pleine de courbes et sable !

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